Gambie – Pagayeur tropical

Comme vous, je connaissais bien peu de la Gambie, ce petit pays enchâssé dans l’imposant Sénégal. Un micro territoire étiré de part et d’autre du fleuve Gambie, ouvert à l’ouest sur une mince frange de littoral océanique. Une écharde fichée dans le flan du colosse sénégalais pour les uns. La langue volubile du Sénégal pour les autres. Mais une langue anglophone dans un Sénégal largement francophone. Assurément, un autre legs bizarre de la rivalité coloniale franco-britannique sur le continent africain.

Une petite partie de la côte atlantique autour de la capitale Banjul épouse la caricature du tourisme de masse en place depuis des décennies et en mal de manne touristique : surabondance d’infrastructures et de services touristiques, microcosme hôtelier aux prix surfaits, relations sociales intéressées, fusions fugaces de la cellulite cinquantenaire nord européenne et du jeune muscle local.

La Gambie se découvre plus au sud sur le littoral océanique jusqu’aux portes de la Casamance.

Une véritable pirogue taillée à la main dans un tronc massif, deux pagaies, quatre bras vigoureux, un guide de qualité, de l’eau potable en suffisance, mon matériel photo. Nous voilà partis pour une journée dans les mangroves. Brassée des flux et reflux des eaux océaniques et fluviales, la mangrove est magnifique – labyrinthe de verdure aux racines immergées qui bruisse de vie animale. Un paradis pour l’ornithologue que je ne suis pas.

En fin de journée, mes épaules, ma peau, ma gorge et mes yeux n’en pouvaient plus. On ne s’improvise pas impunément pagayeur tropical. Un bain, juste un bain…

Bien à Vous,

By Bertrand

Trotting the globe with vision, values and humour