Coups de plume
A Conakry, j’ai côtoyé mon collègue Mohamed célibataire, puis Mohamed fiancé, puis encore Mohamed marié, et enfin Mohamed papa poule.
J’ai en effet vécu plus de deux années en Guinée. Ces 27 mois guinéens ont été riches d’expériences, bonnes et moins bonnes, mais surtout bonnes, qui m’ont toutes durablement marquées. Oui, je ne suis plus celui qui a débarqué à Conakry le 28 janvier 2009.
A présent, je demande à trois reprises “Vous allez bien?”, même si la personne rencontrée a déjà répondu la première fois.
A la question de savoir comment je vais, je réponds de plus en plus “Ca va un peu”, alors que ça va plutôt très bien.
A table, je ne tente plus d’arracher des mains d’un convive la tasse de pili-pili (piment). Car je ne prends plus un seul repas sans une dose respectable de pili-pili.
Plus grave, je me risque dans le terrain miné du cousinage à plaisanterie, qualifiant les Keita de ça, les Camara de ça et ça, les Sow de ceci, les Guilavogui de cela. Le jeu m’est d’autant plus facile que les Lamon n’en font traditionnellement pas partie.
Heureusement que je n’ai pas avancé beaucoup dans les manuels d’apprentissage du soussou, du poular et du malinké qui traînent sur ma table depuis trop longtemps.
Il est donc temps pour moi de quitter la Guinée, avant que je ne me guinéanise tout à fait.
C’est une manière de dire combien j’ai aimé mon séjour dans ce pays. Au moment du départ, les souvenirs et les émotions se bousculent. Impossible de les réprimer, de les filtrer et de les ordonner.
Coups d’oeil
Heureusement, les coups d’œil pallient les gribouillis de ma plume. Voici mes ultimes clins d’œil guinéens. Certains d’entre eux ont traversé ma vie en un clin d’oeil, d’autres s’y sont installés plus durablement. Tous m’ont marqué d’une manière ou d’une autre.
Je reviendrai en Guinée, histoire peut-être d’exercer mon soussou, mon poular et mon malinké. En tout cas pour recroiser des chemins de vie et fouler les sentiers de mon Royaume du Fouta-Djalon.
A votre tour de tomber sous le charme.
Bien à Vous,