Sierra Léone – Joyau de sable

Mon  journal de Guinée commence en … Sierra Léone, où j’ai récemment séjourné l’espace d’une semaine. Je ne connaissais à peu près rien de ce pays, hormis quelques clichés ou raccourcis faciles et sombres. Dans les années 90, des victimes civiles de mutilations atroces commises dans un contexte de conflit armé et de trafic de diamants, thème repris en 2006 par le réalisateur Edouard Zick dans le film Blood Diamond. Depuis lors, le pays a accompli des progrès substantiels en matière sécuritaire, de justice transitionnelle, de développement politique et socioéconomique.

Freetown

A Freetown, j’ai trouvé une ville immense, grignotant les nombreuses collines avoisinantes, mais étonnement peu dense dans son habitat. Une capitale en crise de croissance, trois fois plus peuplée que son plan d’urbanisme initial, manquant ainsi cruellement d’infrastructures – routes, électricité, eau. Une cité au trafic congestionné, plongée dans les ténèbres dès la nuit tombée. Une agglomération dont beaucoup d’habitants luttent quotidiennement pour l’accès à l’eau potable. Si les enfants participents à la lutte, ils n’oublient pas leurs récréations.

Mon séjour à Freetown était lié à une conférence internationale humanitaire. Un genre d’événement que je n’affectionne guère. Deux jours sanglé dans un costume cravate par une température largement supérieure aux trente degrés qui devraient marquer la limite d’application du code vestimentaire formel inventé en Occident. Deux jours dans un local surchauffé dans des débats qui ne l’étaient pas moins, avec quelques bouffées d’air lors des pauses. Deux jours dont le second était mon anniversaire. Autant écrire que je n’étais guère à la fête.

Des diamants de sang, je n’ai  heureusement rien vu à Freetown, hormis une terre rouge de latérite comme en Guinée. Par contre, j’ai dégusté lors du week-end un exquis joyau de sable blanc lors d’une excursion à une plage proche de la capitale. Si tant Conakry que Freetown sont bâties en bord de mer, seule la capitale sierra léonaise jouit d’une plage en ville. A Freetown, les plus belles plages se situent toutefois en dehors de l’agglomération.

La plage

Plages aussi magnifiques que désertes. Charme discret d’autant plus apprécié qu’aucun promoteur n’a fait (encore) main basse sur le joyau.

Coups d’oeil admiratifs sur des coups d’aile…

Et les gens? Ceux rencontrés durant ce bref séjour sont des plus aimables. A la plage, les pêcheurs locaux triment à regagner le temps perdu par la guerre.  A côté de leur pêche, ils gèrent collectivement les services de restauration et de logement pour les visiteurs.

Parmi les dernièr Sierra-léonais rencontrés au retour vers la Guinée, ce vendeur d’ananas plus gros que sa tête, et ce vendeur de poule, pour mieux me rappeler peut-être les innombrables nids-de-poule de la mauvaise piste qui relie Freetown à la frontière guinéenne.

En plus de ces images, je garde en souvenir de cette semaine un cuisant coup de soleil, ainsi qu’une montagne de travail en retard à Conakry. N’importe, j’ai reçu et apprécié pleinement un superbe joyau de sable pour mon anniversaire.

Bien à Vous,

By Bertrand

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