Je quitte Santorin en catimini pour gagner une île voisine. Au matin, j’embarque à bord d’un rafiot qui relie le petit port d’Oia et Thirasia, la petite sœur de Santorin. Et ce pour un prix quinze fois inférieur à celui proposé par les agences touristiques locales.
Thirasia faisait partie de Santorin jusqu’au IIIe siècle avant notre ère, lorsque les Dieux grecs, toujours prompts au courroux, ne la sépare de sa grande soeur au moyen d’une éruption volcanique. Un coup d’œil en arrière achève de me convaincre des charmes santoriniens, mais aussi qu’il est temps pour moi de partir.
A l’arrivée, un petit port plutôt minable, fait de bicoques mal construites et entretenues ; de toute évidence pas le port touristique de l’île. Heureusement, la route vers le village est plus engageante. Mais elle se joue de moi, trainasse pendant des kilomètres en bordure de mer avant de s’élever brusquement vers le village.
A l’orée du village repose une vieille église décatie en forme de croix grecque – assurément la plus belle du genre que j’ai rencontrée dans les Cyclades. Dans les premières maisons, une vieille femme prend le soleil, contemplant un panorama qui a été le sien durant toute sa longue vie : la caldeira avec, au large, l’île de Santorin.
Plutôt que j’entrer dans le village, je prends encore de la hauteur. L’effort vaut en la peine. Non loin, une autre église flanquée de son cimetière. Plus loin, un antique moulin sert d’observatoire à des rapaces. Plus loin encore, une vigne cultivée à la grecque – sans supports ni attaches – me rappelle douloureusement les heures interminables passées durant mon enfance à discipliner les plants de vigne des propriétés familiales en Suisse.
Une fois redescendu au village, j’avise un restaurant à la terrasse panoramique et au menu alléchant. En contrebas, des touristes embarqués dans la croisière touristique que j’ai boudée, montent en soufflant le chemin escarpé qui relie le port touristique au village. Je savoure mon choix touristique et culinaire avec un plaisir non dissimulé, avant de descendre au port touristique pour y croquer quelques beaux souvenirs photographiques.
Je passerai bien quelques nuits dans cette île petite sœur de Santorin, mais un ferry m’emmènera demain plus loin dans les Cyclades. Ce sera encore mieux.
Bien à Vous,