Jordanie – Amman Marathon 2012

Les marathoniens sont des lève-tôt. J’entendais photographier l’Amman Marathon 2012 qui s’est tenue hier : raté. La faute à mon réveil qui n’a pas daigné grelotter à cinq heures du matin.

De toute façon, le moment et le sujet sont peu photogéniques, m’inspire ma paresse. Il fait encore nuit à cette heure indue.  Et puis les vrais marathoniens sont des gens ennuyeux – trop bien préparés pour leurs 42 km, trop concentrés sur leur chrono, trop pressés d’atteindre la ligne d’arrivée. Enfin, le petit marathon de 10 km est autrement plus intéressant et pittoresque. De plus, cette course populaire débute à une heure matinale, mais décente. Adjugé.

Les marathons sont l’affaire d’habitués. J’ai revu hier sur le petit parcours le coureur porte-drapeau que j’avais photographié l’année précédente. Toujours aussi fringuant, voilure au vent.

Une course populaire en ville ouvre le champ à tous les exploits, mais aussi à tous les opportunismes. Quelle autre journée du calendrier offre-t-elle aux adeptes de rollers de telles autoroutes urbaines franches de tout véhicule ?

J’oubliais les concurrents en chaises roulantes. Comme vous, j’ai toujours compati au sort des personnes à la mobilité restreinte. Je me suis souvent dit que le pire qui pourrait m’arriver dans ce bas monde serait de perdre l’usage de mes jambes.

La course d’hier m’a ouvert les yeux sur un constat plus réjouissant. A la descente, il est somme toute assez reposant et confortable d’être assis sur une chaise à quatre roues. On a aussi tout le temps d’admirer le paysage. Une fois au plat, il suffit de trouver une âme compatissante dotée de solides mollets pour continuer paisiblement la balade.

Comme les courses de Formule 1 se jouent souvent lors des arrêts au stand, les marathons se font et se défont lors des points de ravitaillement. Ce coureur, aussi stoïque que pressé, est certainement monté sur le podium.

Non, je n’ai pas cédé à la très attractive bouteille d’eau ci-dessus. La fillette, par contre, n’a pas résisté à la tentation. Surprise dans sa soif gourmande, elle s’est esquivée avec la bouteille convoitée.

Dans les derniers hectomètres, le parcours jouxte, dans un audacieux voisinage, la mosquée Al-Hussein peu avant la prière du vendredi. Puis le tracé s’atermoie dans une interminable ligne droite. Y a-t-il un plus grand bonheur que de franchir une ligne d’arrivée ?

Face à l’amphithéâtre romain, l’aire d’arrivée célèbre la victoire visuelle du sponsor principal de l’événement sportif. Heureusement, la campagne publicitaire ménage encore quelques angles morts pour mes clichés.

Perché sur les hauteurs, j’ai assisté à la remise des prix du Marathon 2012 d’Amman. Sans surprise, les étoiles filantes africaines ont illuminé l’événement sportif. J’ai observé l’une d’elles, 150 cm pour quelque 40 kilos, survoler pieds nus le macadam en direction du panthéon.

Et mon marathon? Je rêve de participer à celui de Wadi Rum, couru une fois l’an en plein désert jordanien, sous le soleil implacable d’une nuit de pleine lune.

Bien à Vous,

By Bertrand

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